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Notre engagement avec les entreprises en zones de conflit : Le rôle des investisseurs durables

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Building destroyed by bombing

Comprendre le défi
Dans un monde où la stabilité globale est en déclin, les entreprises opérant dans les zones de conflit sont confrontées à des risques éthiques, financiers et de réputation importants. Selon l’Institute for Economics & Peace, il y a actuellement 56 conflits actifs dans le monde, le nombre le plus élevé depuis la Seconde Guerre mondiale. Avec 25 % de la population mondiale vivant dans ces régions, les entreprises sont de plus en plus surveillées quant à la conduite de leurs activités dans ces environnements.

Alors que les investisseurs cherchent à aligner leurs portefeuilles sur des principes durables et éthiques, la question se pose : Les entreprises doivent-elles opérer dans les zones de conflit et, si oui, dans quelles conditions ? Les investisseurs durables jouent un rôle crucial dans l’évaluation de ces risques, en s’engageant auprès des entreprises et en encourageant un comportement responsable de leur part.

Pourquoi les entreprises restent-elles dans les zones de conflit ?
Malgré les risques, de nombreuses multinationales continuent d’opérer dans les zones touchées par les conflits en raison d’interdépendances économiques et de considérations stratégiques. L’économie mondiale étant de plus en plus interconnectée, il est plus difficile pour les entreprises d’éviter d’être exposées à des régions à haut risque. Par exemple, alors que la Russie ne représente que 1,9 % du PIB mondial, elle reste un acteur clé des chaînes d’approvisionnement mondiales, en particulier dans le domaine de l’énergie et des matières premières. De même, le rôle de Taïwan dans la fabrication de semi-conducteurs rend sa stabilité cruciale pour l’industrie technologique mondiale.

Les entreprises justifient leur présence dans ces zones pour diverses raisons :

  • Soutenir les économies locales : De nombreuses entreprises font valoir que l’arrêt des activités pourrait nuire aux employés et aux communautés qui dépendent d’elles pour leur subsistance.
  • Maintenir les actifs stratégiques : La vente à bas prix d’actifs situés dans des zones de conflit pourrait conduire à leur acquisition par des entités alignées sur des régimes oppressifs.
  • Fournir des biens et des services essentiels : Des secteurs tels que les soins de santé, la logistique et la production alimentaire peuvent jouer un rôle stabilisateur en veillant à ce que les fournitures essentielles continuent d’atteindre les populations touchées.

Toutefois, en opérant dans ces régions, les entreprises s’exposent à de multiples risques, qu’il s’agisse de défis financiers et opérationnels ou d’atteintes à leur réputation si elles sont perçues comme complices de violations des droits de l’homme.

Responsabilité des investisseurs : Évaluer les risques et encourager la responsabilité
Pour les investisseurs durables, comprendre l’exposition d’une entreprise aux zones de conflit nécessite une évaluation rigoureuse des risques. Les facteurs clés à prendre en compte sont les suivants :

1. Politiques en matière de droits de l’homme : L’entreprise dispose-t-elle d’un cadre permettant d’évaluer et d’atténuer les risques liés aux droits de l’homme ?
2. Gouvernance et gestion des risques : Existe-t-il des procédures établies pour évaluer les implications éthiques des activités menées dans ces régions ?
3. Transparence et rapports : L’entreprise divulgue-t-elle ses activités et son impact dans les zones à haut risque ?

Les leçons de l’affaire Lafarge
Un exemple frappant de la mauvaise gestion des entreprises dans les zones de conflit est le cas de Lafarge, un cimentier français accusé d’avoir versé des millions à des groupes armés, dont l’État islamique, pour maintenir ses activités en Syrie. L’entreprise a dû faire face à de graves conséquences juridiques et financières, notamment une pénalité de 777,78 millions de dollars imposée par le ministère américain de la justice. Ce cas souligne l’importance d’une solide gestion des risques et d’une prise de décision éthique pour les entreprises opérant dans des régions en conflit.

Perspectives d’avenir : renforcer la réglementation et l’action des investisseurs
Les réglementations telles que la directive sur le devoir de diligence des entreprises en matière de développement durable et les lois nationales sur le devoir de diligence renforcent la responsabilité des entreprises. Les investisseurs doivent continuer à plaider en faveur d’un renforcement des pratiques de gouvernance et de la responsabilité des entreprises dans les domaines à haut risque.

En tant qu’investisseurs durables, notre rôle ne consiste pas seulement à évaluer les risques financiers, mais aussi à veiller à ce que les entreprises contribuent à la stabilité et à la croissance économique éthique. En demandant des comptes aux entreprises et en intégrant les principes de l’investissement responsable, nous pouvons susciter des changements positifs, même dans les régions les plus difficiles.

Pour en savoir plus, consultez l’étude de cas Candriam Notre engagement avec les entreprises en zones de conflit.

06Fév2025

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